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samedi 7 décembre 2024

L’entier postal enveloppe au format des cartes de visite à l’effigie de la Semeuse

     Ces derniers temps, j’ai eu le plaisir de découvrir la superbe exposition sur les entiers postaux à l’effigie de la Semeuse présentée par Mr Vigneron et primée d’une médaille d’or à l’HAFNIA 24. Je n’avais jamais regardé de près ces entiers fort peu présents dans les ventes sur offre et ce d’autant plus que la Semeuse 5 centimes verte n’est présente que sur un seul type d’entier postal de type enveloppe au format des cartes de visite. Jusqu’à présent, je me contentais de collecter un entier correspondant à chacune des 57 semaines de production. En soit, cette collecte n’a rien de bien fantastique d’un point de vue philatélique. En fait, je me suis aperçu que l’entier postal de la Semeuse 137 pouvait être fort intéressant même si les variétés sont peu nombreuses. En effet, en plus des repiquages privés ou institutionnels, il en existe des variétés multiples liées aux erreurs humaines ou aux réglages des presses.

Dans cet article, après une première partie consacrée à l’origine de cet entier enveloppe pour carte de visite, je présente les documents de ce type connus pour la Semeuse 137, suivi d’une troisième partie axée sur ses variétés. Au final, grâce à l’analyse de ces variétés et de la faible bibliographie technique sur ces entiers enveloppes, je vais tenter d’expliquer leur process de fabrication.

 

1)      L’origine de l’entier postal enveloppe au format des cartes de visite

Les premiers entiers postaux sous la forme d’enveloppes sont émis le 15 novembre 1882 avec une faciale à 5 centimes, en vert foncé, au type Sage et un format de 116 x 76 mm (ACEP, Catalogue des entiers postaux de France et Monaco, 1981). Il correspond au tarif des imprimés de moins de 50 grammes envoyés sous enveloppe ouverte en date du 1/5/1878 (BM n°108 supp, mars 1878, p 267).

En 1884, apparu le premier entier enveloppe de 107x70 mm, caractéristique des cartes de visite toujours avec la même faciale et la même effigie. En 1898, l’effigie reste la même mais la couleur devient vert jaune ou vert bleu.

En 1901, le type Blanc à 5 centimes vert remplace le type Sage sur ces entiers et ce jusqu’en 1906. L’instruction n° 616 qui entre en vigueur le 1er février 1907 modifie le tarif de 1878 en augmentant le plafond à 100 grammes pour les imprimés non périodiques sous enveloppe ouverte (BM n°2, février 1907, p44). Ce tarif se maintiendra jusqu’au 13 juillet 1925 (BM n°18, aout 1925, p435).

De 1907 à 1914, ces entiers enveloppes de 107x70 mm, imprimés dès 1895 sur du papier vergé, continueront d’être produits avec la Semeuse 5 centimes vert. Ce format d’entier enveloppe ne sera plus fabriqué par la suite.

 

2)      L’entier postal de la Semeuse 137

Cet entier au format 107x 70 mm, imprimé par typographie sur papier vergé blanc avec une patte pointue non encollée, destiné à l’expédition des cartes de visite sous enveloppe ouverte est imprimé pendant 57 semaines de 1907 à 1914 (Tableau 1). Ce sera le dernier entier postal produit à ce format.

L’identification de la semaine et de l’année d’impression est possible grâce au nombre indiqué sous le rabat de l’enveloppe (Fig.1). Ce nombre est lisible en plaçant le rabat de l’enveloppe vers le bas (Fig.1).


Figure 1 : verso d’un entier imprimé la semaine 36 de 1907 et signification de chaque chiffre

 

La première impression a eu lieu la semaine 36 de 1907 (du 9 au 14 septembre) en vue d’une commercialisation pour les vœux du nouvel an de 1908. On peut penser que la vente a débuté fin 1907 pour profiter à plein de cette période mais la première date connue d’utilisation est le 2 janvier 1908 (Fig.2). Toutefois, les dates de mises en vente n’étant pas recensées, seules les dates d’impression sont certaines ainsi que les dates d’utilisation observées grâce aux timbres à date apposés pour annuler les timbres.

 

Tableau 1 : Les semaines d’impression des entiers sont indiquées par mois et par année (source catalogue ACEP 1983)

 

 

 Figure 2 : Première date d’utilisation connue (Collection J. Vigneron)

 

La vignette de la Semeuse 5 centimes vert imprimée au recto est exclusivement au type I tout comme celle des feuilles de ventes, des roulettes ou des premiers carnets.

Enfin, ces entiers sont imprimés sur un papier vergé orienté sud-ouest vers nord-est mais aussi dans le sens nord-ouest vers sud-est. Ils étaient distribués par lot de 10 sous bande pour le prix de 5.5 centimes (Fig.3).

 

Figure 3 : lot de 10 entiers avec leur bande où sont indiqués les tarifs de vente et les conditions d’utilisation

 

Ces entiers de la Semeuse 5 centimes vert ont aussi connus des repiquages privés permettant à des institutions publiques (Chambre des députés, cours d’appel…) ou des organismes privés (la Phagolysine) d’apposer par typographie leur « signature » (Fig.4). 

 



Figure 4 : Repiquage privé réalisé par la compagnie pharmaceutique « La Phagolysine » (1900 – 1950) en haut et par la cour d’appel d’Aix (en bas)

 

Ces entiers sont utilisés lors des cours d’instructions pour former les futurs agents de la poste, avec une surcharge apposée pour annuler la faciale soit :

-manuellement à l’encre violette (« ANNULE » de 1911)

-en typographie à l’encre noire (« ANNULE » de 1923 et « SPECIMEN » de 1925) (Fig.5).

 



  

Figure 5 : Entiers utilisés lors des cours d’instruction de 1911 à 1914 ("ANNULE" en violet), ceux de 1923 ("ANNULE" en noir) et ceux de 1925 ("SPECIMEN" en noir) (collection J. Vigneron et collection personnelle)


Enfin, certains de ces entiers ont été surchargés « ALGERIE ». Ils portent les numéros 351, 401 et 417 correspondants aux dernières semaines d’impression de ces entiers (Fig.6).

 

Figure 6 : Entier surchargé « ALGERIE ». Ces entiers ont été surchargés tardivement pour répondre 

au tarif qui perdura du du 25 mars 1924 au 15 juillet 1925

 

3)      Les variétés

 

Les variétés sont toujours recherchées par les collectionneurs pour leur côté spectaculaire mais aussi pour les informations qu’elles apportent sur la conception des objets imprimés. Dans le cas des timbres d’usage courant, elles sont assez fréquentes ce qui n'est pas le cas sur les entiers postaux.

 

3.1.            Les variétés d’impression

Les variétés d’impression sont les défauts les plus « courants » car liées au réglage de la presse, qui peut donner une impression dite « défectueuse » (Fig.7) soit à cause d’une encre trop ou pas assez fluide. Dans le cas d’une encre trop fluide, les zones théoriquement blanches de la figurine se retrouvent plus ou moins encrées (Fig.8). Ces erreurs n’ont pas forcément empêché leur commercialisation même si la qualité du produit fini est moindre.

 

Figure 7 : Variété d’impression (en haut à gauche) due à une pression insuffisante de la presse qui se traduit par une impression partielle sur le papier vergé comparativement à l’entier situé sur la droite de la figure.

 


Figure 8 : Variété d’impression à gauche due à une encre trop fluide qui a conduit à une impression partielle de la faciale comparativement à l’exemplaire de droite.

 

            Il existe aussi des variétés avec une double impression qui sont beaucoup plus rares (Fig.9) car il s'agit d'un double passage dans la presse.

 

Figure 9 : Entier ayant subi une double impression (Image de Mr Pignon de l’ACEP)

 

3.2.            Les variétés en lien avec le bloc dateur

 

Un autre type de variétés se situe au niveau de la date imprimée au dos de l’entier. Il en existe deux : l’absence de date et les dates renversées (Fig.10). Dans les deux cas il s’agit d’une erreur humaine ponctuelle liée à l’oubli du bloc dateur ou à son positionnement inversé dans la planche d’impression.

Figure 10 : Entier sans date imprimée (à gauche) et avec date renversée (à droite, collection J. Vigneron).

 

3.3.            Les variétés de découpe et de pliage

Les entiers postaux sont imprimés sur des feuilles de grand format (62 x 82,5 cm), puis sont découpés, encollés et pliés (Cf. partie 4). Chacune de ces opérations, peut être source d'un défaut qui génère une ou des variétés d'importance diverses. Cette double phase de découpage puis de pliage est, elle aussi, source de variétés qui peuvent être mineures (Fig.11) mais certaines sont très importantes, tel qu'un pliage à l'envers (Fig.12).


Figure 11 : Le timbre imprimé se retrouve à des hauteurs variables sur l’entier suivant la précision de la découpe.
La valeur moyenne entre le haut de l’enveloppe et le haut du timbre est de l’ordre de 5 mm.Ci-dessus les écarts varient de 2 à 7 mm.

 


Figure 12 : Le timbre imprimé se retrouve à l’intérieur de l’entier en raison d’un pliage à l’envers.

 Entier imprimé en semaine 43 de 1907 donc fin octobre-début novembre (collection J. Vigneron)

 

4)      Le process de fabrication des entiers enveloppe

             Il existe que très peu de bibliographie technique ou de témoignage sur le process de fabrication des entiers postaux de type enveloppe. Le seul témoignage indirect est celui paru dans la revue « scientific american » du 29 mai 1909 en page 407. Cet article, cité par « Semeuse13 » sur son blog puis par Gérard Gomez dans un article de « Timbres Magazine », décrit la fabrication des timbres postes à l’Atelier Boulevard Brune où un petit paragraphe est consacré aux entiers postaux. Les étapes successives sont l’impression des feuilles, la découpe des entiers, leur gommage mécanique puis le pliage automatisé. Le descriptif est toutefois trop succinct et flou pour en savoir plus.

4.1. L’impression des entiers enveloppe

Le premier élément dont nous disposons avec certitude est donné par le Bulletin Mensuel des Poste et Télégraphe N° 5 de mai 1900. En page 265 sont décrits les formats de papier pour l’impression des entiers postaux (Fig. 13). Dans le cas des enveloppes à 5 centimes, la feuille de base est un parallélogramme de 62 x 82.5 cm permettant d’imprimer 20 enveloppes.

Figure 13 : Tableau indiquant les formats et tailles des papiers utilisés pour l’impression des entiers postaux 

(Source Gallica BNF)

           

                        Si l’on démonte un entier enveloppe à 5 centimes, cela permet d’obtenir un gabarit (Fig.14) que l’on peut essayer de positionner en 20 exemplaires sur une feuille de 62 x 82.5 cm en forme de parallélogramme. Lorsque l’on réalise ces essais, on constate qu’il n’y a que deux solutions possibles (Fig.15) :

            - l’une avec tous les entiers dans le même sens et des marges de 1,4 cm (1ere image).

            - l’autre avec les entiers tête bêche et des marges de 2.5 cm (2ème image)

Dans les deux cas des marges, les angles du parallélogramme sont de de 80° et 100°. 

 

Figure 14 : Entier postal de type enveloppe à 5 centimes déplié tel qu’obtenu après impression et découpe.

 

Figure 15 : Dispositions possibles des entiers enveloppe sur la feuille entière après impression.
En haut, les entiers sont tous dans le même sens et les marges font 1.7 cm (marge insuffisante). En bas ils sont tête bêche avec des marges de 2.5 cm (marge standard avant la découpe des entiers).

           

 

Pour choisir entre ces 2 hypothèses, il y a plusieurs arguments en faveur :

1)   des tête-bêche : (bas de la figure 15)

  cette disposition est déjà connue pour les entiers carte-lettre de la Semeuse lignée à 15 centimes ou la Semeuse maigre à 10c (information J. Vigneron)

-   la marge de 2.5 cm est utilisée pour l’impression des feuilles de timbres de la Semeuse 5 centimes vertes

2)   des sens identiques : (haut de la figure 15)

  cette disposition permet de découper toutes les enveloppes dans le même sens avec un découpoir unique

-    les enveloppes obtenues sont toutes disposées dans le même sens et donc s’empilent parfaitement

-     Jean Vigneron a démontré grâce à une de ses variétés que les entiers cartes postales de la Semeuse lignée 10 centimes étaient positionnés à 1 cm au-dessus de la base de la perforation de contrôle du papier. Hors cette dernière est en moyenne à 0.7 cm du bord de la feuille. En conséquence, il y aurait une marge minimale de 1.7 cm qui permettrait donc d'imprimer les 20 entiers enveloppes (Fig.16)

 

Il est difficile de trancher entre ces deux hypothèses mais la deuxième solution est beaucoup plus pratique pour la découpe et l’empilement des enveloppes d’où un gain de temps et un meilleur rendement de production.

Quel que soit le modèle utilisé, la planche d’impression devait comporter :

                        - Les 20 emplacements du timbre à l’effigie de la Semeuse à 5 centimes de faciale

                        - Les 20 emplacements pour glisser les blocs dateurs

                        - Les points de repère pour la découpe des entiers (probablement 4 par enveloppe)

 

                        4.2. La découpe des entiers enveloppe

La découpe (ou ébarbage) des enveloppes à partir des feuilles en contenant 20 se faisait de façon mécanique vraisemblablement par un système « d’emporte-pièce ». La difficulté réside dans le positionnement de la feuille afin de ne pas avoir de décalage dans la découpe car les marges d’erreurs étaient faibles (Fig.15). L’observation de certaines variétés de l’entier enveloppe de la Semeuse 137 montre qu’il existe des points de repère autour des enveloppes (Fig.16). On retrouve les mêmes points en haut et en bas des feuilles de vente des timbres poste qui permettent de bien positionner les feuilles en les piquant sur une pointe métallique à ce niveau-là avant perforation. On peut imaginer le même système pour ces feuilles d’enveloppe. Toutefois, ces points verts ne sont pas perforés sur les entiers observés. Ils n’ont donc pas servi à positionner les feuilles par piquage sur une aiguille métallique. Etant donné que leur présence n’est pas le fait du hasard, on peut dire (sans jamais pouvoir le vérifie faute de trouver une feuille intacte d’entiers enveloppes), que la feuille imprimée a elle aussi des repères en haut et en bas pour bien la positionner avant découpe. Les points verts que l’on observe autour de la façade de l’entier ne sont que des outils de contrôle pour s’assurer que la découpe se fait au bon endroit et pouvoir l’ajuster au fur et à mesure de la découpe.

 

Figure 16 : Point de repérage pour la découpe (points imprimés en vert) des entiers présents sur les rabats latéraux (image de gauche) et sur le rabat inférieur (image de droite).

 

                        4.3. Le gommage et le pliage

Une fois les enveloppes découpées et empilées, il s’agit de les gommer et de les plier. Si l’on regarde de près un entier enveloppe de la Semeuse 137, on constate que seul le rabat inférieur est encollé sur ces parties latérales. Le rabat supérieur ne l’est pas car ces entiers servent à envoyer des cartes de visite sous enveloppe ouvertes. En conséquence, il n’y a pas besoin d’étape de gommage du rabat supérieur puis d’étape de séchage comme on peut l’avoir pour la fabrication d’un timbre ou d’une enveloppe fermée. Concernant l’encollage du rabat inférieur, il parait peu probable, à l’image des feuilles de timbres ou des cartes lettres, que le gommage soit apposé puis séché avant le pliage il faudrait humecter la gomme avant pliage pour que la cohésion se fasse entre les rabats. On peut donc imaginer que l’étape « d’encollage » sur les cotés du rabat inférieur et l’étape de pliage sont simultanées afin que la colle joue son rôle de suite. La même machine devait faire passer deux petits rouleaux encolleurs sur le rabat inférieur avant d’enclencher le pliage. Ces plieuses d’enveloppes sont connues depuis de nombreuses années comme le montre cet article de 1870 (Fig.17).

 

Figure 17 : Descriptif du fonctionnement d’une plieuse d’enveloppe paru dans

« le Grand dictionnaire universel du XIX siècle », 1870, Pierre Larousse, p 262 (source Gallica BNF)

 

 

            Si certains d’entre vous ont des images complémentaires ou des informations permettant d’enrichir cet article, n’hésitez pas à me contacter.

vendredi 22 décembre 2023

la position des manchettes GC en bas de feuille

         L’analyse du positionnement des lettres GC en bas de feuille a été réalisé comme pour les hauts de feuille. L’échantillonnage porte sur 75 scans. Cette analyse fut plus compliquée car

1)      les collectionneurs n’y portent qu’un intérêt modéré d’où la difficulté d’en trouver une quantité importante,

2)      dans la majorité des cas, les millésimes n’étaient pas associés à ces bas de feuille

Toutefois, les bas de feuilles en blocs de 50 sont plus nombreux que pour les hauts de feuille ce qui aide à identifier leur positionnement (gauche ou droite). Ce dernier point a parfois permis de dissocier deux demi formes parmi un groupe qui semblait homogène. Il s’est avéré que dans ces cas-là, c’est la position de la manchette GC par rapport au filet supérieur du timbre ou l’espace entre les lettres G et C qui les distinguait. Les résultats obtenus sont donnés dans le tableau 11.

Tableau 11 : Répartition des 75 bas de feuille avec manchettes GC en 18 groupes homogènes classés en fonction de la position de la lettre G.

                             L’identification de ces 19 groupes indique qu’il y avait au moins 20 demi-formes pour constituer 10 formes d'impression. Il en manque donc une pas encore identifiée et cela est en parfaite adéquation avec les 19 demi-formes identifiées avec les manchettes GC haut de feuille. Toutefois on note une faible représentativité de chaque groupe dans l’échantillonnage (1 à 6 échantillons) exception faite de la numéro 4 de 1918 qui est surreprésentée (14 échantillons). En fonction des années d’impression et suivant si les feuilles de vente sont droite ou gauche, il est possible de réaliser leur suivi au cours du temps pour la moitié d’entre elles alors que l’autre moitié reste sans date d’impression (Tableau 12 et 13).


Tableau 12 : devenir des 10 demi formes datées entre 1916 et 1920

 

Tableau 13 : 9 demi formes sans date entre 1916 et 1920

                            Cette étude sur le positionnement des lettres G et C en haut et bas de feuille (HDF / BDF) a donc permis de montrer qu'il y avait eu 10 formes d'impression différentes d'utilisées entre 1916 et 1920. De plus, le suivi dans le temps a montré que leur utilisation pouvait durer de un à trois ans sans doute en fonction des machines sur lesquelles elles étaient installées et donc en fonction du nombre de feuilles imprimées par ces machines.

            A partir de ces données, il vous sera possible de déterminer l’année pendant laquelle une manchette GC quelconque que vous aurez entre les mains aura été imprimée. Il est probable que la découverte de nouveaux blocs de 50 HDF et BDF permettront d’affiner ces résultats (année et position gauche ou droite) sans parler de l’existence d’une feuille complète qui permettrait de relier les résultats obtenus avec les HDF et les BDF. Il ne fait que peu de doutes que la même étude pourrait être réalisée sur les autres faciales de cette époque.

vendredi 15 décembre 2023

La position des manchettes GC (1920)

        L’année 1920 est la dernière où les timbres sont imprimés sur papier GC et ils sont rares. De ce fait seuls 3 millésimes ont été analysés mais tous les 3 donnent le même résultat (Tableau 8).

Tableau 8 : Mesures obtenues sur 3 millésimes de 1920 avec manchettes GC.

             On peut émettre des réserves sur l’échantillonnage trop réduit mais la comparaison avec les demi-formes de 1919 montre une certaine logique (tableau 9). En effet le fort niveau d’impression réalisé avec certaines demi-forme de 1919 suggère qu’elles étaient usées fin 1919 et le faible stock de papier GC restant à inciter à n’utiliser qu’une seule presse avec la manchette GC en 1920. Là encore, on constate qu’une forme d’impression a été utilisée sur deux années consécutives.

 Tableau 9 : nombre de caractères usés pour chaque demi-forme identifiée en fonction des années d’utilisation.

 

Au final, la compilation de toutes ces données montre que des demi-formes ont été utilisées soit une année soit à cheval sur deux années soit à cheval sur 3 années. La durée de vie des demi-formes est corrélées à leur fréquence d’utilisation et il semble que certaines étaient privilégiées par rapport à d’autres sans doute en fonction du rendement des machines sur lesquelles elles étaient installées. Le tableau 10 ci-dessous rassemble l’ensemble des demi-formes utilisées entre 1916 et 1920.

 

Tableau 10 : 18 demi formes différentes identifiées entre 1916 et 1920 ainsi que leur période d’utilisation

             L’impression des feuilles de vente entre 1916 et 1920 a nécessité l’utilisation de 18 demi-formes identifiées (numérotées de 1 à 18 suivant leur ordre d’apparition) mais en 1918 un nombre impair est présent donc il en existait une autre. De même, en 1920, il en manque une. On peut donc en conclure qu'il y avait au minimum 20 demi formes différentes soit 10 formes d’impressions différentes au minimum.  En l’état actuel, l’impression des feuilles de vente a été réalisée grâce à :

2 formes en 1916,

4 formes en 1917 dont 2 nouvelles,

3 formes en 1918 dont 2 nouvelles et une demi forme non identifiée,

4 formes en 1919 dont 3 nouvelles et

1 forme en 1920 déjà utilisée en 1919 et une demi forme non identifiée

 

Enfin j’avais une dizaine de scans de manchettes GC haut de feuille sans millésimes et leur analyse montre que toutes ont trouvé une place dans les différentes ½ formes identifiées. Si vous en avez chez vous n’hésitez pas à regarder de plus près si c’est le cas et à me contacter en cas de divergence.

Maintenant, il reste à étudier les manchettes GC positionnées en bas de feuille et vérifier que l'on retrouve les mêmes types de résultats ....